Où cours-tu William …

9782702162903-001-T

 

Auteur : Denis Jeambar

Titre original : –

Traduction : –

Édition : Calmann-Lévy

Pages : 376

Date de parution : Août 2017

Genre : Contemporain

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L’ÉCRITURE PEUT-ELLE SAUVER UN HOMME ? Dans un Paris plus que jamais miroir aux vanités, l’extrême droite est sur le point de remporter les élections. William Kenfcet, journaliste à l’indépendance farouche, sent que le pire va advenir. Il l’a écrit et fait savoir. Est-ce pour cela qu’un soir il se fait salement agresser devant les grilles du jardin du Luxembourg ? Et que, voulant le sauver, un jeune couple est assassiné ? Quand William se réveille à l’hôpital, il s’effondre. Écrasé par son histoire familiale, rongé par ses démons et par l’âge qui avance, il décide de partir à New York sur la tombe du jeune homme mort pour le secourir. Un matin, dans le journal, il découvre l’histoire de Harvey Miller, un homme que le déclassement social a transformé en monstre — il a tué sa femme et ses quatre enfants — et qui vomit la morale de la société américaine. Cette histoire, William s’en empare, et le livre qu’il se met à écrire lui permettra de creuser ses propres zones d’ombre.

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Je remercie Cultura et le comité de lecture qui m’ont permis de découvrir ce roman de la rentrée littéraire. J’ai été interpellé par le résumé, ayant envie de savoir comment est-ce que William se servirait de l’écriture pour expier ses ressentis, ses regrets, sa vision de la vie. Ce roman m’a globalement intéressé malgré son aspect assez noir, son ambiance pessimiste, notamment sur la tendance de l’Homme à l’autodestruction et son incapacité à apprendre du passé. Mais ce sont des thèmes d’actualité qui pourront parler à tout le monde, d’autant plus dans notre société actuelle à laquelle le roman fait échos.

Lorsque nous rencontrons William, nous faisons la connaissance d’un homme ayant des convictions profondes et cherchant à les défendre dans une société pas forcément réceptive. Bien sûr, son combat contre l’extrême droite n’est pas sans rappeler notre propre société et je pensais que le roman serait axé sur cette bataille. Ce n’est finalement pas le cas, il s’agit davantage d’un prétexte pour présenter la décadence d’un homme.

Au départ, j’ai été un peu surprise par la narration à la 2ème personne du singulier. C’est la première fois que je vois l’emploie du « tu » pour décrire les agissements du personnage principal. Mais c’est ce qui fait l’originalité du roman et contrairement à ce que je pensais, je m’y suis vite habituée. Ça reste une façon atypique d’apprendre à connaitre William et au final ça ne m’a pas empêché de m’attacher à lui, bien au contraire. J’ai aimé et ai été touché par l’histoire de cet homme qui consacre sa vie à des combats qu’il estime juste par rapport à l’histoire de sa famille, au passé, et ce au détriment de sa vie personnelle. L’agression qu’il subit et les meurtres qui en découlent vont lui permettre de se remettre en question, de regarder en arrière et faire un bilan, pas forcément positif

J’ai aimé l’alternance entre la vie de William et le livre qu’il décide d’écrire suite à un article de journal relatant un meurtre. Le changement de narration permet de situer de suite avec quel personnage on se trouve et au final, les deux histoires sont tout aussi intéressantes l’une que l’autre. On se rend rapidement compte que le travail d’écriture va permettre à William d’expier tous ses ressentis. Écrire ce roman est un réel exutoire et j’ai trouvé intéressant de voir le parallèle entre ses sentiments et son récit. De plus, les deux histoires sont un peu des tableaux des agissements des Hommes. Elles montrent que tous n’est jamais tout blanc ou tout noir, qu’il y a des nuance, chacun à sa part d’ombre.

En conclusion j’ai été touché par le personnage de William qui souhaitait juste un monde meilleur et tentait d’agir à son niveau avant de se rendre compte que ses actes ont été vains. Il dresse donc un tableau assez noir du monde qui l’entoure. Mais en même temps il comprend qu’il y a quand même de belle chose qui en valent finalement la peine

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7 / 10

10 commentaires sur « Où cours-tu William … »

  1. J’avoue que je suis hyper réfractaire à l’utilisation du « tu » pour raconter une histoire, ça me met mal à l’aise :’) (ouais ça fait trop mégère ce que je dis là). Mais le résumé est intéressant, bien que ce livre a l’air un peu pessimiste comme tu dis… il me faut quelque chose de plus joyeux pour les prochains temps ^^’

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    1. C’est vrai que c’est très particulier, je comprends que ça puisse gêner à la lecture! (et non ça ne fait pas mégère, même si j’ai rigolé en lisant ton commentaire ^^). Si tu cherche des romans joyeux, ce n’est en effet pas le roman que je te conseillerais!!

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